Extraits de nos livres

Voici quelques extraits de livres des éditions caméléon.

De La communion des amants

La communion des amants

À Toi, pour l’Éternité

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Au petit matin clair
Que tu ouvres sur moi
Comme si j’étais la seule
Rescapée de l’enfer

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Aux portes du bonheur
Que tu prismes sur moi
Comme si j’étais la seule
À vibrer en couleur

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Au creux de la journée
Que tu tendresses sur moi
Comme si j’étais la seule
À lire tes pensées

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Aux heures actes de foi
Que tu confiances sur moi
Comme si j’étais la seule
À connaître les pas

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Au milieu d’une larme
Que tu coules sur moi
Comme si j’étais la seule
À avoir bu ton âme

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Aux nuits de voluptés
Que tu épanches sur moi
Comme si j’étais la seule
À toi, pour l’Éternité

Dis-moi
D’où te viennent ces yeux
Aux aurores nouvelles
Que tu silences sur moi
Comme si j’étais la seule
À avoir vu tes ailes

 

De La grosse peine et autres extraordinaires

La grosse peine et autres extraordinaires

La grosse faim

J’ai dans le ventre un grand trou
Qui me ronge et me rend fou
J’ai dans le ventre une bête
Qui me fait perdre la tête

Quand elle s’éveille et se tord
Comme un boa qui s’étire
Elle me tiraille le corps
En me poussant au délire

J’ai dans les yeux des rivières
De miel doré de lumière
Qui coulent au cœur d’un vallon
Où fleurissent les bonbons

Des arbres hauts comme des tours
Dégoulinent ça et là
En semant aux alentours
Des graines de chocolat

Des nuages tendres et mousseux
De barbe à papa rose et bleue
Flottent au milieu des gâteaux
Légers comme des oiseaux

Je hante ce pays de délices
Pareil à un fantôme triste
Pendant que la bête me travaille
Et gargouille dans mes entrailles

Cette fois c’en est assez ;
Je hurle pour la chasser
Un cri lugubre et sans fin
« J’AI FAIM, J’AI FAIM, J’AI FAIM ! »

La grosse faim qui me tenaille
Me répond comme en écho
« Si tu veux que je m’en aille
Mange donc un p’tit morceau… »

C’était une bête de taille
Et j’ai dû, pour qu’elle s’en aille
Vider la boîte de biscuits
Au beau milieu de la nuit

Mais demain, si elle m’assaille
Je lui livrerai bataille
En mangeant tous les biscuits
Juste avant d’aller au lit
Et je passerai la nuit
À rêver de boustifaille
Au pays des sucreries
Loin de tous ses gargouillis !

 

De La nuit des étoiles filantes

La nuit des étoiles filantes

Pages 52, 55, 68 (dialogues)

  • Dis Pipillon, comment elle s’appelle, ta planète ? questionne Antoine en regardant Émile dans les yeux.
  • Utopie ! déclare Émile en ouvrant les bras comme pour embrasser le paysage.
  • J’ai jamais entendu ce nom-là…décrète Étienne en grattant son crâne lisse.
  • C’est normal, elle vient juste de naître! Tous ces horizons vibrent juste pour nous… À nous donc de les découvrir !
  • Ça nous fera pas mal de kilomètres à parcourir, estime Justin en grimaçant.
  • Mais il n’y a pas de forêt, ça sera toujours ça de pris ! commente Mathieu.
  • Moi j’aime pas la forêt… Y’a des zibous qui font hou ! hou ! se plaint Antoine.

 

  • Dis Pipillon, tu savais qu’elle donnait du lait comme une vache, ta planète ? demande Antoine la moustache de lait sous le nez.
  • Je savais qu’elle était magique… avoue Émile en souriant.
  • Personnellement, j’aurais préféré de l’eau glacée, proteste Justin mollement.
  • Moi, je crois qu’Utopie est une dame… commence Félix.
  • Ouais… C’est pour ça qu’elle nous donne son lait ! déduit Mathieu en s’essuyant la bouche du revers de la main.
  • Maintenant, on est les enfants d’Utopie ! conclut Étienne sentencieusement.

 

  • Dis, Pipillon, tu savais ça toi qu’Utopie elle fait aussi de la crème glacée ? remarque Antoine en se léchant les babines.
  • Dommage qu’elle soit en sauce, j’aurais bien pris tout un cornet ! s’émeut Justin en remplissant sa jarre qui glougloute drôlement au fond du puits.
  • Utopie, elle sait ce qu’on aime ! commente Mathieu en riant.
  • Qui lui a dit que j’aime la crème glacée molle ? demande Félix en sauçant un biscuit dans sa jarre débordante.
  • Parle pour toi… grommelle Justin en extirpant sa cruche dégoulinante du trou.
  • Ben oui, quoi ! C’est pratique pour tremper les biscuits… explique Félix en gloussant.
  • Et puis, ça nous fera du petit lait froid pour la route, quand le soleil nous tapera sur le coco, ajoute Étienne en puisant à son tour.
  • Tu dis rien, Pipillon ? s’inquiète Antoine.
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